Planter un kiwi : tout ce qu’il faut savoir pour réussir sa culture

Vous avez envie de récolter vos propres kiwis au jardin, mais vous ne savez pas par où commencer ?

Planter un kiwi (Actinidia) chez soi est plus simple qu’on ne le pense, à condition de respecter quelques règles de base.

Pourquoi cultiver un kiwi chez soi ?

Le kiwi, ou actinidia, est une plante grimpante rustique qui offre une production généreuse de fruits riches en vitamine C, à condition d’être bien conduite. Longtemps réservé aux climats doux, il s’invite aujourd’hui dans de plus en plus de jardins français, y compris au nord de la Loire.

Cultiver un pied de kiwi dans son propre jardin, c’est :

• Profiter de fruits frais, sains et savoureux en pleine maturité,
• S’assurer de la traçabilité et de l’absence de traitements chimiques,
• Découvrir une plante décorative, avec ses grandes feuilles en forme de cœur et ses fleurs parfumées au printemps.

Un fruit grimpant, rustique et généreux

Le kiwi appartient à la famille des Actinidiacées. Il pousse sous forme de liane vigoureuse, capable d’atteindre 3 à 6 mètres de long si elle est bien palissée. Contrairement aux idées reçues, certains actinidias supportent des températures jusqu’à -10°C, notamment l’Actinidia deliciosa ou l’Actinidia arguta, aussi appelé kiwaï ou mini-kiwi.

Avec un bon support, un sol adapté et un minimum d’entretien, votre plante de kiwi produira ses premiers fruits en troisième ou quatrième année.

Quand et où planter un kiwi ?

La plantation du kiwi se fait de préférence :

• Au printemps (mars à mai), une fois les gelées écartées, pour permettre une reprise rapide.
• À l’automne (septembre-octobre), dans les régions au climat doux, afin que les racines commencent à s’installer avant l’hiver.

Évitez les plantations en période de fortes chaleurs ou en plein hiver, surtout en sol humide ou mal drainé.

Conditions climatiques idéales : température, rusticité

Le kiwi rustique, tel que le ‘Hayward’ ou le ‘Tomuri’, résiste bien au froid hivernal une fois bien implanté. Les jeunes plants, en revanche, doivent être protégés les deux premières années, car le gel peut endommager les pousses.

L’actinidia arguta (mini-kiwi) est encore plus rustique, tolérant jusqu’à -15 °C, et s’adapte mieux aux régions plus froides.

Le kiwi aime :

• Les étés chauds mais non brûlants.
• Les hivers froids mais pas extrêmes.
• Une absence de gelées tardives au printemps, car les jeunes bourgeons sont fragiles.

Exposition

Pour bien fructifier, le kiwi a besoin de lumière, mais supporte mal les situations brûlantes :

• Choisissez une exposition ensoleillée mais non brûlante (sud ou ouest, avec ombre légère aux heures chaudes).
• Protégez-le du vent, qui dessèche les feuilles et peut gêner la pollinisation.
• Une plantation contre un mur ou sous un pergola est idéale.

Quel sol et quel emplacement choisir ?

Sol idéal

Le kiwi, comme de nombreuses plantes grimpantes fruitières, développe un système racinaire profond. Il apprécie donc les sols fertiles, frais mais bien drainés. Évitez les terres trop compactes ou asphyxiantes. L’idéal est un sol :

• Léger à moyennement lourd, riche en humus.
• Neutre à légèrement acide (pH entre 5,5 et 6,5).
• Profond et meuble, pour favoriser l’enracinement des jeunes plants.
• Sans excès de calcaire actif, qui peut entraîner une chlorose du feuillage.

Le kiwi plante mal en sol pauvre ou sec : dans ce cas, un apport massif de compost est indispensable avant plantation.

Préparation du terrain et espacement entre les plants

Avant de planter, préparez des trous de 50 cm de côté et de profondeur, remplis d’un mélange équilibré de terre du jardin, compost et terreau. Ameublissez bien le fond pour éviter les zones de stagnation.

En plantation en rang, respectez les distances suivantes :

• 3 à 4 mètres entre deux plants de kiwi grimpant.
• 1,50 à 2 mètres entre deux kiwaïs (Actinidia arguta), au développement plus compact.

Prévoyez un support solide (pergola, treillis, câbles tendus) pour accompagner la croissance. La liane peut devenir très lourde à l’âge adulte !

Amendements avant plantation

• Compost mûr ou fumier bien décomposé (10 à 15 litres par m²) à incorporer à la terre lors du bêchage.
• Poudre de corne broyée ou sang desséché pour enrichir en azote.
• Ajoutez du terreau horticole pour alléger les sols lourds.

Évitez les engrais chimiques en première année : ils favorisent la pousse au détriment de l’enracinement.

Comment planter un kiwi ?

Planter un kiwi ne se limite pas à creuser un trou. Pour garantir une croissance vigoureuse et une future récolte, il faut respecter quelques étapes fondamentales, notamment en ce qui concerne le choix des plants mâles et femelles.

Planter un pied mâle et un pied femelle : pourquoi ?

Le kiwi n’est pas autofertile dans la majorité des cas. Il faut donc associer :

• Un pied mâle (pollinisateur), qui produit du pollen mais aucun fruit,
• Un ou plusieurs pieds femelles, qui porteront les fruits après fécondation.

Un pied mâle peut polliniser jusqu’à 5 à 6 femelles, à condition d’être planté à proximité (dans un rayon de 4 à 6 mètres). Leur floraison doit aussi être synchronisée, ce qui implique de choisir des variétés compatibles. Exemple classique : ‘Tomuri’ (mâle) avec ‘Hayward’ (femelle).

Distance de plantation et tuteurage

• Respectez 4 à 5 mètres entre les pieds pour les kiwis classiques.
• Pour les mini-kiwis (Actinidia arguta), 2 mètres suffisent.
• Installez un tuteur solide dès la plantation, ou une structure horizontale pour guider la pousse (type tonnelle, palissage sur câbles inox, arche…).

Le kiwi grimpe en s’enroulant par vrille : il a besoin de supports stables et bien ancrés.

Planter un kiwi autofertile : une solution pratique

Pour les petits jardins ou les cultures en pot, il existe des variétés autofertiles comme :

• ‘Herma’ (Actinidia deliciosa),
• ‘Solissimo Renact’,
• Ou le mini-kiwi ‘Issai’ (Actinidia arguta).

Ces variétés regroupent fleurs mâles et femelles sur le même pied. Elles sont idéales pour débuter, même si leur production peut être inférieure à un couple mâle/femelle classique.

Entretien du kiwi après plantation

Un kiwi bien planté nécessite un entretien régulier pour exprimer tout son potentiel. Arrosage, taille, fertilisation… Chaque geste compte pour assurer une croissance saine et une fructification abondante.

Arrosage : fréquence et méthode

Les racines du kiwi apprécient l’humidité, mais redoutent les excès d’eau stagnante.

• Arrosez abondamment à la plantation, puis régulièrement les premières semaines.
• En été, prévoyez 2 arrosages par semaine en l'absence de pluie, surtout pour les plants jeunes.
• Paillez le pied pour limiter l’évaporation et garder la fraîcheur du sol.

Attention : un sol sec freine la croissance, un excès d’eau favorise les maladies.

Taille de formation et entretien annuel

La taille du kiwi vise à structurer la plante et à favoriser la mise à fruit.

• La première année, on forme une tige principale, attachée verticalement à un tuteur.
• Les années suivantes, on développe deux bras latéraux horizontaux (cordon double), sur lesquels se forment les rameaux à fruits.

En hiver (février), une taille de fructification consiste à raccourcir les rameaux secondaires à 3-4 bourgeons, pour favoriser l’apparition des fleurs au printemps.

Fertilisation : quoi apporter et quand ?

Un kiwi est un gros consommateur de nutriments. Pour une bonne fructification :

• Apportez au printemps un engrais riche en azote et potasse, de type 10-10-20.
• Complétez avec du compost mûr ou du fumier bien décomposé à l’automne.
• Sur sol pauvre, un engrais organique liquide toutes les 3 semaines en période de croissance booste la vigueur.

Évitez les apports trop riches en azote pur, qui stimulent les feuilles au détriment des fleurs.

Protection hivernale des jeunes plants

Durant les deux premières années, les jeunes kiwis restent sensibles au gel :

• Paillez généreusement le pied (10 cm de feuilles ou BRF).
• Couvrez la base avec un voile d’hivernage en cas de gel intense.
• En pot, rentrer ou abriter la plante dans une serre froide ou véranda non chauffée.

Une fois bien installés, les kiwis résistent à -12 °C voire -20 °C pour certaines variétés rustiques (arguta).

Problèmes fréquents

Même bien installé, un kiwi peut rencontrer des difficultés. Voici les soucis les plus fréquents et les bonnes pratiques pour les éviter ou y remédier.

Pourquoi mon kiwi ne pousse-t-il pas ?

Plusieurs causes peuvent expliquer une croissance lente ou absente :

• Sol trop compact ou mal drainé : les racines manquent d’oxygène. Travaillez le sol en profondeur et ameublissez-le.
• Manque de lumière : déplacez le plant si possible ou dégagez l’environnement immédiat.
• Stress hydrique : un excès comme un manque d’eau bloque le développement.
• Plant trop jeune ou greffé récemment : soyez patient, certains plants mettent une saison avant de bien démarrer.

Absence de fruits : pollinisation et variétés

Un kiwi sans fruits est souvent dû à une mauvaise pollinisation :

• Vérifiez que vous avez bien au moins un pied mâle pour 4 à 6 femelles.
• La floraison des deux sexes doit être synchrone.
• En cas de météo défavorable (pluie, vent fort), la pollinisation peut échouer. Vous pouvez alors polliniser manuellement, en frottant une fleur mâle contre une femelle.
• Pour les autofertiles, la production reste modeste si l’exposition est mauvaise ou si la taille est négligée.

Maladies et parasites courants

Le kiwi est globalement robuste, mais peut être touché par :

• La bactériose (Pseudomonas syringae) : provoque taches noires et chancres. Taillez les zones atteintes et désinfectez les outils.
• Le chancre bactérien : redouté en région humide, évitez les tailles par temps de pluie.
• L’araignée rouge et les pucerons, en cas de sécheresse : traitez avec du savon noir ou des décoctions naturelles.
• Les limaces raffolent des jeunes feuilles : protégez à l’aide de cendres, paillis minéraux ou barrières naturelles.

Astuces pour favoriser la floraison et la fructification

• Taillez les rameaux secondaires en hiver pour canaliser l’énergie vers les fleurs.
• Palissez à l’horizontale les branches charpentières pour stimuler les bourgeons à fruits.
• Arrosez régulièrement à la montée de sève (mars-avril) et jusqu’à la nouaison (juillet).
• Évitez les déséquilibres : un excès d’azote donne du feuillage, mais pas de fleurs.

Foire aux questions (FAQ)

Peut-on bouturer un kiwi ?

Oui, il est possible de bouturer un kiwi en été, à partir de tiges semi-ligneuses. La réussite dépend du taux d’humidité et de la chaleur. Pour des résultats rapides, préférez l’achat de plants greffés ou en godets.

Quel support pour faire grimper un kiwi ?

Un kiwi a besoin d’un support solide comme :

• Une pergola ou tonnelle,
• Un treillage mural en fer ou bois,
• Des câbles inox tendus horizontalement,
• Un arche robuste pour valoriser la fructification.

Si le contenu sur les kiwis vous intéresse, retrouvez ci-dessous d’autres articles pour mieux les entretenir :

Comment tailler un kiwi ? 

Comment palisser un kiwi ? 

Quelle est la saison du kiwi ? 

Comment bouturer un kiwi ? 

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