Réussir la plantation d'un chèvrefeuille

À quelle période planter le chèvrefeuille ?

Le chèvrefeuille (Lonicera) est une plante grimpante ou arbustive robuste, mais sa réussite au jardin dépend d’un élément fondamental : le bon moment pour planter. Suivre le bon calendrier de plantation optimise l’enracinement, la résistance aux maladies et la qualité de la floraison.

Périodes idéales selon le climat

• En région tempérée, le printemps (mars à mai) est parfait : la terre se réchauffe, les gelées sont passées, et la plante bénéficie de mois entiers pour s’installer avant l’hiver suivant.

• En climat doux ou océanique, l’automne (septembre à novembre) est également conseillé : les pluies régulières favorisent un bon enracinement sans stress thermique.
• En climat montagnard ou continental, privilégiez fin avril à début juin, lorsque les risques de gelées tardives sont écartés.

Plantation en hiver : est-ce possible ?

Il est déconseillé de planter en hiver, surtout en période de gel. Le sol est trop froid, voire durci, et les racines ne peuvent pas s’ancrer. Cependant, si l’hiver est doux et le terrain bien préparé, il est possible de transplanter un chèvrefeuille en conteneur en pleine terre avec un bon paillage protecteur.

Différences entre plantation en pot et en pleine terre

• En pot, vous pouvez planter presque toute l’année à condition d’éviter les extrêmes (gel et canicule). Le sol étant contrôlé, la reprise est facilitée.

• En pleine terre, respectez davantage les saisons naturelles : ni sol trop froid, ni sol détrempé ou desséché.

Dans tous les cas, mieux vaut anticiper la plantation plutôt que de rattraper une plante affaiblie par un mauvais timing.

Préparer la plantation du chèvrefeuille

Avant même de sortir la plante de son pot, quelques préparatifs s’imposent. Bien planter, c’est avant tout bien préparer le terrain, que ce soit pour un chèvrefeuille grimpant, arbustif, persistant ou parfumé.

Choisir le bon emplacement (soleil, mi-ombre, contre un mur ou un treillage)

Le chevrefeuille lonicera est une plante adaptable, mais l’exposition doit être choisie avec soin selon la variété :

• Grimpants parfumés : préfèrent le soleil du matin ou la mi-ombre légère. Une orientation est ou sud-est est idéale.
• Persistants : apprécient une exposition lumineuse, mais craignent les coups de chaleur. Préférez une ombre partielle en après-midi.
• Chevrefeuilles fruitiers : exigent un emplacement très ensoleillé pour favoriser la maturité des baies.

Dans tous les cas, il est recommandé de les planter contre un support : treillage, grillage, pergola, ou palissade. Cela structure leur développement et facilite la taille.

Bien préparer le sol : type de terre, amendement, drainage

Le chèvrefeuille tolère une large gamme de sols, mais pour une floraison durable, veillez à :

• Travailler un sol profond et bien drainé.
• Éviter les excès d’humidité, source de pourriture des racines.
• En sol lourd ou argileux, ajouter du sable grossier et du compost décomposé.

Un pH neutre à légèrement acide est idéal, mais la plante s’adapte sans problème à un sol de jardin classique, à condition qu’il ne soit pas compacté.

Quelle distance entre deux plants ?

• Chevrefeuilles grimpants : espacez les pieds de 80 cm à 1 m pour permettre un développement aérien sans compétition.
• Chevrefeuilles arbustifs : espace de 1,20 à 1,50 m recommandé en haie libre pour éviter l’entrelacement des branches.

Un bon espacement prévient les maladies et garantit une meilleure circulation de l’air, favorable au feuillage et aux fleurs.

Faut-il enrichir le sol ou apporter du compost ?

Oui, dès la plantation, il est conseillé de mélanger à la terre d’origine :

• Une bonne poignée de compost mûr.
• Un peu de corne broyée ou de fumier bien décomposé pour un apport d’azote progressif.

Cela favorise une croissance équilibrée et une floraison régulière, sans pousser la plante à l’excès, ce qui pourrait nuire à son enracinement.

Comment planter un chèvrefeuille ? 

Que vous choisissiez de planter votre chèvrefeuille en pot ou en pleine terre, les gestes doivent être précis pour garantir une reprise rapide, une croissance vigoureuse et une floraison abondante.

En pleine terre :

• Idéalement réalisée au printemps ou à l’automne, sur sol meuble et bien préparé.
• Privilégiez les zones bien exposées, mais sans trop d’ardeur estivale.

En pot :

• Possible toute l’année hors période de gel ou de canicule.
• Le pot doit mesurer au moins 40 cm de profondeur pour accueillir un bon volume racinaire.
• Vérifiez toujours la présence de trous de drainage, et installez une couche de billes d’argile ou de gravier au fond.

Profondeur, espacement, orientation

• Creusez un trou 2 à 3 fois plus large que la motte, mais de même profondeur.
• Le collet de la plante (base de la tige) doit affleurer le niveau du sol, sans être enterré.
• Pour les grimpants, orientez la motte de manière à ce que les jeunes tiges soient dirigées vers le support de palissage.

Respectez les distances de plantation vues précédemment pour éviter la concurrence racinaire et l’asphyxie du feuillage.

Tuteurage dès la plantation pour les grimpants

Installez immédiatement un système de palissage :

• Treillis en bois ou en métal
• Grillage rigide
• Fil de fer tendu entre deux points

Attachez délicatement les tiges principales avec du liant souple (raphia, lien horticole extensible). Cela encourage le développement vertical et limite les risques de casse par le vent.

Que faire après la plantation ?

Une fois votre chèvrefeuille bien installé en terre ou en pot, les premières semaines sont décisives pour sa reprise. L’arrosage, la protection et les soins adaptés conditionnent le bon développement de la plante.

Arrosage : fréquence et quantité dans les semaines suivantes

• Arrosez copieusement juste après la plantation pour tasser le sol et hydrater les racines.
• Ensuite, maintenez le sol légèrement humide pendant 3 à 4 semaines :
  • En printemps ou automne : arrosage tous les 3 à 4 jours si pas de pluie.
  • En été : tous les 2 jours, voire quotidiennement en cas de chaleur.
• En pot, surveillez encore plus fréquemment car la terre sèche rapidement.

Astuce : paillez pour conserver l’humidité (voir ci-dessous).

Faut-il pailler ?

Oui, le paillage est un allié précieux pour :

• Limiter l’évaporation de l’eau.
• Protéger les jeunes racines du gel ou de la chaleur.
• Réduire la croissance des adventices.

Utilisez :

• Écorces de pin, coques de cacao, ou paillettes de lin.
• Ou du compost demi-mûr, qui nourrit et protège simultanément.

Évitez de coller le paillage contre la tige : laissez 5 cm de dégagement.

Si vous voulez en découvrir plus sur les chèvrefeuilles, retrouvez du contenu ici :

Comment bouturer un chèvrefeuille ? 

Comment cultiver en pot un chèvrefeuille ? 

Comment tailler un chèvrefeuille ?